La victoire du Stade Français à plus d'un titre...

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La victoire du Stade Français à plus d'un titre...

Le Stade Français a remporté ce samedi 13 juin son quatorzième Brennus…

Au regard de l’inventaire des forces en présence en début de saison, bien malin celui qui aurait prédit cette victoire, sauf à être traité d’utopiste du rugby ou de supporter aveugle. L’un n’empêchant pas l’autre… Certes, le Stade Français n’est pas une petite équipe, tant au niveau du budget (Le 5ème du TOP14) que de la qualité des hommes sur le terrain, mais face à l’armada toulonnaise, clermontoise, toulousaine ou même francilienne du Racing, personne n’en faisait le favori de la compétition.

Ce ne fut pas une grande finale en termes de jeu. Mais l’engagement fut à la hauteur de l’événement. Les deux packs se sont livrés une sévère bataille et les quelques confettis distribués en cours de route ont traduit l’extrême intensité du combat. Le jeu est resté essentiellement sur la défensive comme il est souvent d’usage dans ces matches à enjeux. Peu d’espace et peu de prises d’initiative – une finale fermée en somme – mais un je-ne-sais-quoi, malgré tout, donnait de la joie au cœur.

Ce « je-ne-sais-quoi », c’est la fraicheur de ces gamins du Stade Français sur le terrain, le rose aux joues, donnant sans compter. Leur transpiration, par toutes les coutures du maillot, fleurait bon le sens du sacrifice, de l’humilité et de la solidarité, cet art de rester lié dans l’épreuve et la douleur. Fait étonnant : ils gagnent le match alors que les statistiques sont largement en leur défaveur : terrain parcouru balle en mains, défenseurs battus, percées, qualité des plaquages, conquête…

À partir de la 60ème minutes, avec seulement 6 points d’avance au compteur, on a senti que physiquement les stadistes étaient à bout, au contraire des clermontois qui tapaient de plus en plus fort dans les rucks. Face à cette machine de guerre et avec l’entrée de l’artilleur Brock James, je me suis dit : « Ils vont craquer… » C’était presque inéluctable. Après le match, le ressenti de l'entraineur Quesada allait d’ailleurs dans ce sens :

Quand j'ai vu qu'on avait du mal à récupérer des ballons en touche, qu'on subissait un peu dans les impacts, qu'on avait du mal à tenir le ballon et que l'écart était si faible, je me disais qu'on allait finir par craquer à un moment ou un autre.

L'Équipe

Eh bien, non ! Ils n’ont pas craqué… À l’image de sa fin de saison et de sa demi-finale contre l’ogre toulonnais, l’équipe est allée au bout d’elle-même pour atteindre cet au-delà dans le ciel de l’inespéré : le bouclier !

La victoire du Stade Français à plus d'un titre...

En cette soirée, le Stade n’avait peut-être pas le génie du jeu, mais il avait, à n’en pas douter, celui du nous. Comme un symbole, le capitaine Sergio Parisse soulèvera le bouclier avec Pierre Rabadan, joueur emblématique qui mettra un terme à sa carrière après dix-sept années de loyaux et bons services au Stade Français. L’image est belle et hautement symbolique de l’état d’esprit qui règne dans cette équipe.

Pro ou pas, le rugby élève la vie quand il se joue d’abord avec le cœur et non avec les statistiques ( !). Dans bien des cas, les grandes victoires sont l’apanage d’une bande de copains qui, au nom du collectif et de l’amitié, sont prêts à se surpasser. Tâche à la fois simple et si compliquée aujourd'hui… Car dans un monde où il faut briller individuellement, où l’intérêt particulier l’emporte le plus souvent sur le collectif, la dimension ludique et fraternelle de ce jeu se perd dans les travées du sérieux et du bizness...

C'est pourquoi, et au-delà du titre, le Stade Français a remporté une victoire humaine qui apporte un peu de couleurs dans la grande lessive javellisée du TOP 14.

La victoire du Stade Français à plus d'un titre...
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